Quelle quantité d’isolant biosourcé pour rénover le bâti wallon d’ici 2050 ?

En partenariat avec Filière Bois Wallonie et le Cluster Eco-construction, Valbiom a mené l’enquête ! Car la question est 100% pertinente : la rénovation éco-énergétique du parc immobilier wallon est un maillon essentiel pour atteindre les ambitieux objectifs de réduction des émissions de CO2 à l’horizon 2050. Et dans cette stratégie, les isolants biosourcés sont appelés à jouer un rôle déterminant. 

Les détails de cette enquête

L’enquête s’est concentrée sur la quantification des besoins en isolant biosourcés pour la rénovation du parc immobilier wallon résidentiel uniquement *. Il est question de 1.371.488 bâtiments.

Au niveau de l’isolation des murs, 66% de ces bâtiments ont besoin de travaux d’isolation, ce qui représente une surface totale à isoler de près de 590 hectares ! 
Du côté de l’isolation des toitures, 48% des bâtiments ne correspondent pas aux normes en vigueur en Wallonie.

Ces besoins connus et considérant les épaisseurs d’isolant à mettre en oeuvre pour atteindre le niveau de performance fixé en Wallonie, l’enquête estime qu’il faudrait poser 1,5 million de m3 d’isolants biosourcés chaque année d’ici 2050, cela à l’aide de 138.000 m³ de bois de structure et de 15.000 m³ de bois de bardage.

Biosourcé et bois : les filières wallonnes ont-elles une capacité de production suffisante ?

De ce côté, le constat est plutôt encourageant ! 
En 2023, les entreprises wallonnes ont déjà fourni 615.000 m3 d’isolants biosourcés – principalement produits à base d’ouate de cellulose, d’herbe, de chaux-chanvre et de laine de mouton. Ce volume représente déjà 42% de la quantité nécessaire, alors même que les unités de production ne tournent pas encore à plein régime et pourraient sans peine et rapidement couvrir 85% des besoins. 

Concernant le bois de structure et de bardage, la Wallonie produit plus d’1 million de m³ de bois de construction dont 61% sont destinés à l’exportation. Face à ce volume, les quelques 138.000 m³ nécessaires à la mise en œuvre de la rénovation énergétique du parc résidentiel wallon semble un objectif tout a fait à portée.
Quant au bois de bardage, celui-ci est majoritairement importé actuellement, mais des solutions locales en bois feuillus existent. Si, à l’avenir, la totalité du bardage devait être réalisée en feuillus, la quantité de bois nécessaire (15.000 m³) ne représenterait que 20% du volume disponible.

Quels sont les freins ?

Si la production peut suivre, alors quels freins restent-ils à l’adoption plus large des produits biosourcés ? En fait, la place qu’ils pourraient prendre dépend principalement de la demande. Et la demande demeure trop limitée. 
En animant un panel à l’automne 2023 dans le cadre de l’événement “Challenge de la Construction”, Valbiom a pu se rendre compte du manque de connaissances sur les produits biosourcés de la part des candidats rénovateurs mais aussi des prescripteurs (architectes, entreprises spécialisées). Les avantages des matériaux biosourcés pour la qualité de vie dans l’habitation ou pour l’environnement sont trop peu connus, de même que les aspects techniques de leur mise en oeuvre. De ce fait, ils sont trop rarement envisagés comme une option.

A ce premier frein s’ajoutent aussi d’autres aspects, liés notamment au coût : le prix des matériaux biosourcés demeure à ce jour plus élevé que celui des matériaux “traditionnels”. Néanmoins, si les entreprises de la filière biosourcée sont amenées à augmenter leur production pour faire face à une demande accrue, on verra certainement le prix des matériaux baisser.
En outre, pour encourager le recours plus massif aux isolants biosourcés dans les projets de rénovation, la Wallonie octroie depuis 2023 une surprime.  

Enfin, un dernier frein est pointé du doigt par l’étude : l’idée répandue que les éco-matériaux isolants nécessiteraient une plus grande épaisseur d’isolation que les isolants conventionnels. Dans l’immense majorité des cas, cette affirmation est fausse : à épaisseur égale, un isolant biosourcé offrira un même niveau de performance thermique.

* Les détails sur la méthodologie et les résultats de l’enquête peuvent être obtenus sur le site de Valbiom.

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