Pour construire plus durable et répondre à la demande d’un public toujours plus friand de bois, il faut fournir de la matière première et donc exploiter la forêt, laquelle n’est pas inépuisable. Et une question de se poser avec insistance : est-ce que cet usage intensif du bois ne contribuerait pas à la déforestation, le remède se révélant finalement pire que le mal ?
La question se pose aujourd’hui de manière lancinante dans le sillage de la prise de conscience écologique d’une partie croissante de la population, d’ailleurs souvent urbaine.
Les trois fonctions de la forêt
La fonction environnementale de la forêt, son rôle protecteur pour notre écosystème est désormais une évidence pour tout le monde. Il en va de même pour la fonction sociale de la forêt en tant qu’espace de détente et de loisir.
Pourtant, aussi évidentes soient-elles, ces deux fonctions essentielles de la forêt sont relativement récentes ; elles ne se sont développées que dans la seconde moitié du XXe siècle. Longtemps, la fonction économique de la forêt fut pratiquement la seule à être prise en considération. Bois de chauffage, bois d’œuvre, produits de la cueillette, de la chasse ou de la pêche ont, de tous temps, fait l’objet d’un commerce intense.
Aujourd’hui encore, bien que le nouveau Code forestier de 2008 consacre la multifonctionnalité de la forêt, il s’attache aussi à conserver l’équilibre entre ses différentes fonctions : environnementales, économiques et sociales. La forêt joue donc toujours un rôle économique de premier plan en Wallonie, lequel devrait encore s’intensifier dans les années à venir.
de la surface forestière belge se situe en Wallonie !
Feuillus et résineux couvrent un tiers du territoire wallon (33%), soit 563 000 ha, ce qui représente près de 80% des surfaces forestières du pays. Le bois représente ainsi la seconde richesse naturelle de la Wallonie, après l’eau, et constitue un véritable capital vert.
L’économie verte, reposant sur une utilisation durable, bien gérée et planifiée des ressources forestières renouvelables, représente donc un important potentiel de développement pour la Wallonie. A court et moyen termes, elle permettra de créer des emplois dans les zones rurales et de garantir la viabilité économique des propriétés forestières et des entreprises travaillant dans le domaine des forêts.
Des forêts wallonnes gérées durablement
Loin de ce que certains pourraient croire, exploiter la forêt à des fins commerciales ne contribue aucunement à la déforestation. L’idée reçue selon laquelle la forêt perd du terrain ne reflète pas du tout la réalité de la Wallonie. Au contraire, pour survivre et se développer, la forêt doit être exploitée et produire.
Lorsqu’on parle du problème de la déforestation, il est essentiel de distinguer deux réalités : celle des forêts de la ceinture intertropicale et celle des forêts tempérées d’Europe et d’Amérique du Nord. Si les forêts tropicales connaissent effectivement une situation préoccupante sous les effets conjoints de la croissance démographique, de l’extension des pâturages, du défrichage industriel et du commerce illégal, il en va tout autrement des forêts tempérées, lesquelles s’accroissent chaque année.
La bonne santé de la forêt wallonne ne pâtit pas de la consommation croissante de bois pour répondre notamment aux besoins du secteur de la construction. Le secteur wallon de l’exploitation et de la transformation du bois est parfaitement conscient du fait que son avenir est étroitement lié à celui de la forêt. Cet élément, conjugué à une législation forestière adaptée et au développement d’une certification qui garantit l’application des principes de gestion durable, donne à la forêt wallonne tous les gages de stabilité nécessaires.
La gestion durable des forêts implique ainsi des prélèvements de bois pour la consommation humaine ajustés aux capacités de production biologique des écosystèmes forestiers. Si la forêt représente un potentiel économique, elle est également importante par son rôle de biodiversité, de protection des sols et de constitution des ressources en eau, sans oublier son rôle récréatif.
La Wallonie a adhéré aux principes de gestion durable des forêts en optant pour la certification PEFC (Programme for the Endorsement of Forest certification Schemes – Programme de Reconnaissance des Schémas de certification forestière), le système de certification le plus étendu au monde.
Fin 2020, 283 000 hectares, soit plus de 50% des forêts wallonnes (et près de 90% des forêts publiques), étaient certifiées PEFC.