Alors que la crise sanitaire n’est pas encore derrière nous, une autre crise frappe durement de nombreux ménages : celle des prix de l’énergie qui explosent littéralement, avec des augmentations sur les marchés internationaux de 10% voire 20% en une seule journée.
Désormais, la précarité énergétique ne concerne plus uniquement les foyers à revenus modestes : près d’un million de ménages ont déjà demandé un étalement ou un report de paiement.
La construction face au défi énergétique
En Belgique, le parc immobilier n’était, lui non plus, pas préparé à faire face à cette hausse des coûts de l’énergie. Singulièrement en Wallonie et à Bruxelles, le bâti est vétuste et donc terriblement énergivore.
La tâche est donc immense pour satisfaire aux objectifs européens de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 80 à 90% d’ici 2050. Le chauffage est, en grande partie, responsable de ces émissions. Rien qu’en Wallonie, ce sont plus d’un millions de logements qui devraient être soit démolis et reconstruits soit amélioré sur le plan énergétique. Ce défi implique au moins un doublement du rythme actuel de rénovation du bâti !
Les constructions bois économes en énergie
Dans ce contexte, la construction ou les rénovations en bois peuvent jouer un rôle important. Et en tout cas, participer à l’effort commun visant à améliorer les performances énergétiques des bâtiments, qui plus est, avec un matériau durable, naturel, renouvelable et largement disponible localement.
Si le bois est économe en énergie lors de sa production, il permet aussi de réaliser des économies d’énergie substantielles, en affichant de très bonnes performances sur le plan de l’isolation thermique.
Par sa structure cellulaire essentiellement constituée d’air (qui est en soi un très bon isolant), le bois présente des valeurs d’isolation thermique proche des isolants de synthèse. C’est ce qui le rend chaud au toucher par opposition à la brique ou au métal. A épaisseur égale, le bois se révèle 6 fois plus isolant que la brique, 15 fois plus que le béton et 400 fois plus que l’acier.
Le bois étant un faible conducteur de chaleur et la plupart des constructions en bois se caractérisant par une structure creuse, ce type de construction se prête idéalement à la réalisation de bâtiments présentant une isolation thermique de haute qualité.
Résultat : un bâtiment en bois se chauffe plus facilement et l’air y est sec et sain. En outre, les capacités hygrométriques du bois et sa bonne température de rayonnement diminuent le besoin subjectif en chauffage, en procurant une sensation de chaleur et de confort.
Construction en ossature bois
Saviez-vous que la majeure partie du parc wallon de bâtiments certifiés passifs est en ossature bois ? Cela n’a rien d’étonnant…
- Dans la construction à ossature bois, l’espace entre les montants peut être complètement rempli de matériau isolant (soit jusqu’à 36 cm d’isolant).
- Cette isolation peut encore être renforcée par l’application d’un isolant complémentaire sur la face intérieure et/ou extérieure de la paroi, soit 6 à 8 cm de plus de part et d’autre.
- En termes d’étanchéité à l’air, les parois actuelles n’ont plus rien à voir avec celles qu’on proposait auparavant : elles sont naturellement plus étanches à l’air que les murs d’une construction traditionnelle en maçonnerie et, moyennant l’ajout de membranes d’étanchéité autour des menuiseries extérieures et aux jonctions entre les panneaux, on peut sans trop d’efforts atteindre le standard passif.
Construction en CLT
Depuis quelques années maintenant, le CLT (Cross Laminated Timber ou panneaux de bois massif) est de plus en plus fréquemment utilisé pour les constructions en bois. D’abord employé pour les bâtiments multi-étages, ce système constructif est désormais utilisé pour de nombreuses habitations unifamiliales où il fait valoir de nombreux atouts en matière d’économie d’énergie.
- L’avantage majeur d’une construction en bois massif est de pouvoir être isolée de manière continue par l’extérieur avec des panneaux rigides, ce qui permet une gestion optimale des ponts thermiques.
- Une isolation complémentaire peut être prévue par doublage intérieur de la structure avec un panneau isolant, lui-même revêtu d’une finition. Ou encore par doublage intérieur de la structure au moyen d’un contre-lattage et de panneaux ou de matelas isolant (c’est la situation la plus souple pour le passage des techniques en cas de modifications ultérieures).
- En ce qui concerne l’étanchéité à l’air, le fait de travailler avec des éléments de grande taille présente l’avantage de limiter les jonctions à traiter afin de les rendre étanches à l’air.