L’impact environnemental du secteur de la construction est considérable : il est responsable, à l’échelle mondiale, de 30% des émissions de CO2 et de 40% de la production de déchets. Agir pour diminuer cet impact peut se faire dès la source : plutôt que d’engloutir des ressources non renouvelables et difficilement réutilisables ou recyclables, on peut opter pour des matériaux durables. Pour favoriser leur adoption plus généralisée, un nouveau métier se fait jour : celui de “sourceur”, parti dénicher les matériaux et accompagner les professionnels dans leur choix et mise en oeuvre.
Les matériaux durables progressent, mais restent aujourd’hui encore une « niche ». Pour qu’ils deviennent la norme, la sensibilisation est la clé. Elle doit concerner tous les acteurs de la construction : les porteurs de projets particuliers et les promoteurs (publics comme privés), les architectes, entrepreneurs et fournisseurs de de matériaux.
Lever les freins
Néanmoins des freins subsistent, notamment celui de l’accessibilité : où trouver ces matériaux naturels et durables ? Et à quel prix ? Pour lever cette difficulté, un nouveau métier se fait jour, celui de « sourceur » de matériaux, porté par l’entreprise Natura Mater, qui se présentait dans un récent article publié sur Lalibre.be.
De simple « fournisseur de matériaux durables », Natura Mater se définit à travers un rôle de « liant », de facilitateur, avec une action en deux temps :
- La recherche de matériaux naturels et durables : prise de contact avec les producteurs, analyse des matériaux (atouts, faiblesses, champs d’application possibles, prix).
- Le conseil et l’information :
- Auprès des architectes : afin que ceux-ci intègrent les matériaux durables de manière efficace et pertinente sur leurs chantiers.
- Auprès des entrepreneurs : afin de les rassurer quant au prix et à la mise en œuvre technique (gain de temps, bénéfices pour la santé des ouvriers…) et de les accompagner dans l’exécution.
Quels matériaux ?
Concrètement, les « sourceurs » de Natura Mater dénichent des matériaux durables, qui relèvent de de 3 filières :
- Les matériaux biosourcés : ils sont issus de la biomasse végétale, comme l’herbe ou encore la paille qui se profilent comme isolants alternatifs, au lieu du polyuréthane.
- Les matériaux géosourcés : ils proviennent quant à eux de la biomasse minérale, comme la chaux et l’argile (utilisés comme enduits).
- Les matériaux issus du réemploi : des matériaux réutilisés en l’état (des briques par exemple) ou des déchets transformés.
Plus chers ?
Le prix des matériaux durables, réputés comme plus chers, constitue sans nul doute un frein à leur adoption plus généralisée. Et pourtant, cette idée reçue est aujourd’hui de plus en plus relativisée, a fortiori depuis les récentes hausses de prix qui touchent de nombreux matériaux conventionnels. L’écart se réduit, d’autant que la mise en œuvre des matériaux durables est souvent synonyme de gain de temps : le coût global du projet de construction bénéficie donc d’une réduction des coûts de mise en œuvre.